DÉFENDRE L'EUROPE ET LA DÉMOCRATIE !
Constat – Préconisations – Ukraine
ÉTAT D'URGENCE !
- L’attaque de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 m’avait amené à réfléchir à nouveau à notre Union, à sa Défense, à l’Ukraine, à
consulter des sites Internet officiels, puis à écrire un premier essai, puis celui-ci pour préconiser des mesures simples, de bon sens,
réalistes, urgentes, pour :
- Repenser l’organisation et le mode de fonctionnement de l’Union, conçue par et pour un
club de grands pays d’Europe occidentale sous protection américaine
; - Concevoir une Défense de l’Union autonome qui tienne la Russie à distance et devienne la troisième Puissance militaire mondiale !
- Permettre à l’Ukraine de reconquérir l’intégralité de son territoire, même en l'absence de contributions américaines. Par expérience, un regard extérieur pour de tels objectifs est souvent très utile.
À peine confirmée, l’élection de Donald Trump m’a conduit à le reprendre légèrement pour le limiter aux préconisations essentielles les plus urgentes.
DÉCLIN DE L’UNION
Qu’il est loin le temps où notre Union était admirée et enviée par beaucoup d’étrangers !Elle est devenue le maillon faible d’un Occident composé
d’Herbivores repusqui, après avoir dominé le monde, ont accumulé les échecs et battent maintenant lamentablement en retraite, sans combattre, devant des
Carnivores affamés et revanchardspartis à la conquête d’un monde qui nous lâche et se met à nous détester en nous imputant la responsabilité de leurs malheurs…
L’Union a une organisation périmée - Elle est très vulnérable - Elle s’autodétruit !
S’autodétruire peut paraître violent, mais la réalité est bien celle-ci quand plus de 70 % de ses armements sont achetés à l’étranger, conséquence de sa soumission aux États-Unis et de nos désunions, alors que les matériels équivalents existent dans l’Union la plupart du temps, et que rien n’est fait pour qu’il en soit autrement.-
Les conséquences en sont très graves et multiples :
- Cela appauvrit l'Union au lieu de lui donner la possibilité de développer ses activités industrielles et ses compétences dans les technologies de pointe ;
- Cela condamne à terme des secteurs industriels majeurs faute de pouvoir les développer pour nos propres besoins, et avec les exportations indispensables pour les soutenir. En s’équipant à l’étranger, nous dévaluons nos propres armes qui ne pourront plus s’exporter ;
- Cela alourdit et renchérit la maintenance des armements, particulièrement en cas de conflits, et certains peuvent être soumis à des autorisations, voire à des interdictions d’usage. Pour une économie qui stagne, et même décroche dans de nombreux domaines, dont des secteurs de pointe, cette dérive est à arrêter d'urgence.
Neutralité.
De même, il est de bon ton au titre d’une prétendue morale d’être contre la vente d’armes à certains pays. Certes, mais c’est très simple, si ces pays ne peuvent pas se fournir chez nous, ils s’approvisionneront chez nos concurrents moins regardants, ou moins tartufes. Or, s’ils utilisent nos équipements nous pouvons garder un relatif contrôle, par des performances bridées – confère les Américains pour l’Ukraine – par le levier de l’après-vente, ou par d’amicales pressions.
Et, sans l’apport des exportations, nos industries militaires et spatiales seraient condamnées.
À quel jeu maléfique joue le Chancelier allemand quand il débloque un budget de cent milliards pour acheter des avions et des hélicoptères aux États-Unis, des systèmes de défense aérienne à Israël, au lieu d’acheter leurs équivalents européens ?
Et, dans le même temps, il refuse de fournir aux Ukrainiens ses missiles germano-suédois Taurus dont ils ont le plus grand besoin, et de vendre à l’Arabie saoudite des Eurofighter Typhoon, développés et fabriqués par plusieurs pays de l’Union, dont le sien !
La décision d’exporter – ou pas – des matériels militaires ou de hautes technologies devrait être prise par le
Comité de Défense, défini plus loin, à une majorité renforcée, et non par un État, qu’il soit petit ou grand.
Il est par ailleurs difficile de comprendre qu’un État de l’Union se permette d’imposer ses règles alors qu’il est entièrement soumis, inféodé aux États-Unis. Pauvre Union !
DÉFAITISME !
Une conviction très partagée est que seuls les États-Unis peuvent assurer notre défense, ou qu’il faudrait des années et dépenser des sommes considérables pour y parvenir sans eux !Effectivement, que peut faire une Union qui a :
- Un PIB de 18 000 milliards face à un pays qui en a un de 2 100 ?
- Une population de 450 millions face à 150 ?
- Un budget militaire de 270 milliards face à 72 ?
Surprenant pour qui découvrirait cette comparaison !
Je conteste formellement cette conviction, et je vais démontrer que l’Union peut se doter d’une défense autonome de très haut niveau en un an et à budget constant !
Pour cela, Il est urgent d'abandonner ce défaitisme mortifère, alors que nous sommes face à de graves menaces venant de Moscou et, probablement, à un lâchage de Washington.
Ce qui implique que l'Union crée de toute urgence un
Comité de Direction, un
Comité de Défense, un
Commandement Intégré des armées de l'Union, puis réunisse l’existant :
- Les bases de l’OTAN situées sur le sol de l’Union ;
- Les Armées françaises qui, couvrant l’ensemble des domaines militaires, seront la colonne vertébrale à laquelle seront rattachés les moyens dont disposent les vingt-six autres armées.
L’Organisation de Défense de l’Union (ODU) sera alors réalisée et elle se situera d’emblée au troisième rang mondial !
… Un beau défi – réaliste – pour 2025 !
Nécessité fait loi !
Si
l’union fait la force, a contrario, la désunion engendre la faiblesse et le gaspillage.
D’après la tradition rapportée par Tite-Live : sous le règne de Tullus Hostilius, troisième roi de Rome (673-641 avant notre ère), une guerre meurtrière eut lieu entre les habitants d’Albe-la-Longue et ceux de Rome. Pour mettre fin à ce conflit, les chefs des deux peuples conclurent un accord : trois frères défendront leur ville, les Horaces pour Rome et les Curiaces pour Albe.
Tite-Live raconte :
Phase I du combat : deux morts chez les Horaces, trois blessés chez les Curiaces.
Phase II : l’Horace, se retrouvant seul face à trois adversaires, feint de s’enfuir. Les Curiaces le poursuivent mais se désunissent. Alors l’Horace arrête sa course, se retourne, va au-devant du premier Curiace et le tue. Puis, il rejoint le deuxième et le tue. Quant au troisième, épuisé, il ne peut même plus combattre et subit le même sort que ses frères.
C’est ainsi que Rome fut déclarée victorieuse !
Cette référence d’une tout autre époque permet de montrer qu’en cas d’attaque de l’Union, ou de l’un de ses membres, avec nos vingt-sept armées dispersées, indépendantes, non coordonnées, la plupart petites et inaptes au combat, soumises aux décisions de leur gouvernement et de leurs parlements, nous serions les Curiaces de la phase II.
Aussi est-il indispensable de repenser sérieusement notre défense. Ne pas le faire serait irresponsable, incompréhensible, suicidaire !
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La défense de l’Union est illusoire pour quatre raisons principales :
- Une totale absence de maturité politique – et – militaire, de vision, de volonté pour assumer notre destin et nous libérer d’une
tutelle américaine infantilisante, paralysante, mortifère.
Nous devons nous doter de tous les attributs d’une Grande Puissance économique – et militaire – qui nous permettraient de nous imposer, de ne plus être méprisés et vulnérables ; d’être une voix qui compte au plan international et de cesser d’être la vache à lait des conflits non résolus… qui deviennent inextricables et dont la responsabilté est attribuée aux Occidentaux ! - Une organisation figée, qui ne s’est pas adaptée aux élargissements successifs, et qui a gardé son tropisme occidental, alors que les dangers majeurs sont à l’Est, comme la plupart de nos nouveaux et futurs membres !
- Une insouciance et un nombrilisme largement partagés qui nous empêchent de nous unir et de nous organiser, de nous assumer,pour avoir la capacité de nous opposer aux prétentions territoriales folles de prédateurs qui ne respectent rien ni personne et veulent détruire les démocraties occidentales.
- Nous ne pouvons plus être vingt-sept principautés indépendantes qui tirent la couverture à elles, sinon ce sera la fin de Union, de nos libertés, de nos modes de vie, de la paix !
Nous devons aussi réinvestir dans les secteurs militaires, dans le spatial, dans la recherche et les technologies d’avenir, et multiplier les coopérations européennes du type
Airbus, devenu le n° 1 mondial dans l’aviation civile. Nous avons encore de nombreux domaines d’excellence, notamment dans les secteurs de la défense, et une dissuasion nucléaire d'un très bon niveau.
NUCLÉAIRE : ARME DE CONQUÊTE…
Le nucléaire est une arme de dissuasion pour les Démocraties qui en sont dotées, et une arme de conquête pour les Autocraties !Voici un beau thème de réflexion pour les Stratèges occidentaux qui feraient bien de passer outre au plus vite aux chantages russes s’ils ne veulent pas offrir les démocraties aux autocraties.
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J’ai une formation d’Ingénieur et une expérience qui m’ont appris, par des approches pragmatiques et frontales, sans tabous ni sectarisme, à aider des entreprises et des institutions à faire évoluer leurs organisations pour les adapter aux mutations de leurs environnements.
7 essais ont précédé celui-ci.
Défendre l'Europe et la Démocratie ! en PDF
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BILLET D'HUMEUR
Quand donc les dirigeants occidentaux, mais surtout européens, vont-ils sortir de leur torpeur, de leurs douces euphories, de leurs politiques à très courte vue ?Quand vont-ils réagir aux catastrophes qui s'accumulent de toutes parts : l'Ukraine de moins en moins soutenue qui ne pourra pas résister à une Russie ragaillardie et réarmée ; la Palestine que l'Occident a laissée s'enferrer dans une situation inextricable ; l'Union qui va à vau-l'eau ; les extrêmes droites et gauches, les populistes, les pro Russes, les dégoûtés des politiques, des journalistes, etc., les infox des réseaux sociaux, etc. qui tous prospèrent allègrement ; les despotes qui s'activent pour décrédibiliser et combattre nos démocraties, sans que nos dirigeants ne remettent en cause la routine de leurs politiques, à l'image de notre comportement avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Quand nous serons au fond de l'abîme, nous pourrons dire comme Félix Houphouët-Boigny :
Nous étions au bord d'un gouffre, nous avons fait un grand pas en avant.
Pauvre Occident qui n'en finit pas de chuter sans qu'il y ait la moindre prise de conscience des réalités qui pourrait conduire à une remise en cause des politiques menées et des comportements... comme le désespéré qui saute du dixième étage et qui dit en passant devant chaque fenêtre dit :
Tout va bien!
Et je vais citer une nouvelle fois Winston Churchill à l'occasion de l'accord de Munich du 30 septembre 1938 :
Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur.
Vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.
Vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.